Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, l’industrie automobile doit se réinventer et s’adapter aux exigences du plan Climat de l’Union européenne, qui prévoit la fin des ventes de véhicules à moteur thermique. Or, cette transformation ne concerne pas uniquement les constructeurs automobiles, mais l’ensemble de la filière. Quels sont donc les enjeux et défis de la transition énergétique pour l’industrie automobile ? Eléments de réponse.
De nombreuses actions restent à mener…
La fin programmée des ventes de voitures thermiques en 2035 est une étape majeure vers la neutralité carbone des transports en Europe. Mais pour réussir cette transition, les acteurs de l’industrie doivent non seulement s’adapter, mais aussi convaincre les consommateurs de les suivre dans cette démarche. Mais force est de constater qu’il reste pas mal de chemin à parcourir à ce niveau…
Lors du premier salon européen de la mobilité décarbonée, Drive to Zero, à Paris, les acteurs du secteur automobile ont évoqué leurs visions, attentes et inquiétudes. Lors de ce salon, l’Avere-France (association nationale pour le développement de la mobilité électrique) souligne l’importance d’informer les Français sur les infrastructures disponibles pour la transition énergétique. En outre, le déploiement d’infrastructures adéquates est primordial. A ce propos, Antoine Herteman, président de l’Avere-France, insiste sur la nécessité de connaître le nombre de bornes publiques et leur taux de disponibilité. Bientôt, un nouvel indicateur de prix sera proposé pour aider les consommateurs à estimer le coût de recharge de leur véhicule électrique.
Cependant, certaines populations risquent d’être exclues de cette transition. C’est en tout cas ce qu’a souligné Joël Balandraud, maire d’Evron en Mayenne, qui a exprimé son inquiétude quant à l’accessibilité des véhicules électriques pour les plus modestes.
Développement du marché des véhicules électriques d’occasion, un must
Pour faciliter l’accès aux voitures électriques, Diane Strauss, directrice de l’ONG Transport & Environment en France, propose plusieurs leviers. Parmi ceux-ci, un dispositif de leasing social et le développement du marché des véhicules électriques d’occasion, notamment en provenance de flottes professionnelles. Produire des véhicules adaptés aux besoins des ménages, principalement dans les segments A et B (citadines), est également essentiel.
Mais cela ne suffira pas à régler le problème, car il faudra aussi revoir les prix à la baisse. C’est en tout cas ce qu’a estimé Sandrine Bouvier, directrice e-Mobility chez Stellantis, qui souligne l’importance d’anticiper cette transition et de réduire les prix, notamment en travaillant sur le coût des batteries. D’après Prestige Cars avis, la transformation ne touche pas uniquement les constructeurs, mais également les autres acteurs de l’industrie automobile…
Soutenir la transformation des secteurs connexes
Nous vous le disions, la transition énergétique ne concerne pas uniquement les constructeurs automobiles, mais également l’ensemble des métiers du secteur. Fabien Derville, président de Mobivia (groupe incluant Norauto et Midas, entre autres), souligne que l’inquiétude peut être un moteur d’innovation. Selon lui, si l’industrie s’efforce chaque jour de répondre aux besoins des citoyens de manière optimale, ses enseignes continueront à prospérer.
Eu égard à l’emploi, Xavier Horent, délégué général de Mobilians, prône une approche pragmatique pour éviter des conséquences néfastes. Il rappelle que les importations chinoises représentent actuellement 20 % du marché des véhicules 100 % électriques, contre seulement 1 % à l’époque des véhicules thermiques. Selon lui, il est impératif que l’Europe adopte une vision clairvoyante quant à ses besoins en électricité et ses sources de production. Comment ? En alliant réalisme et ambition pour que la France puisse être un leader dans la décarbonation de son économie.