On ne parle plus que de transition écologique, notamment dans le secteur automobile, l’un des plus gros pollueurs de la planète. Du coup, on multiplie les innovations, entre voitures 100% électriques et hybrides, en passant les voitures à hydrogène. Tout cela pour minimiser l’empreinte carbone d’un secteur gourmand en énergie fossile. Or, aujourd’hui, certains chercheurs appellent à ne pas forcer la transition écologique, en laissant les voitures efficaces circuler plus longtemps, y compris les véhicules à essence. On fait le point !
L’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre
Il y a effectivement urgence à réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Vous n’êtes pas sans savoir que la planète se réchauffe, et le secteur des transports n’y est pas totalement étranger. Rien qu’en France, ce secteur serait responsable de plus d’un tiers des émissions de CO2. D’où l’insistance sur la transition écologique, notamment en changeant nos modes de transport pour aller de plus en plus vers les véhicules dits à énergie propre.
Tout récemment, des chercheurs de l’université impériale de Kyushu au Japon ont mis les pieds dans le plat, arguant que toutes les idées de la transition écologique ne sont pas forcément bonnes à prendre. En bref, ils préconisent l’utilisation prolongée des voitures thermiques à bon rendement énergétique. Ils vont plus loin en affirmant que cela pourrait limiter les émissions de CO2, mieux qu’une transition rapide vers des véhicules électriques, hybrides ou roulant à l’hydrogène. Or, on ne peut ignorer l’insistance de l’Etat, et notamment le ministère de la Transition écologique sur le caractère urgent du passage aux véhicules « propres ». Selon Ewigo, les conclusions des chercheurs japonais viennent remettre en question les objectifs fixés en matière de transition écologique.
La fabrication de voitures est également responsable des émissions de CO2
Voilà un aspect très peu débattu en France : fabriquer des voitures émet des gaz à effet de serre. C’est ce qu’explique Shigemi Kagawa, professeur à la Faculté d’économie de l’université de Kyushu : « Plus vite vous remplacez une voiture, plus elle émet de CO2. Ce n’est pas différent avec les voitures électriques, car lorsque la demande de nouvelles voitures augmente, les émissions de la phase de production augmentent ». Il faut savoir qu’une voiture ne pollue pas que sur la route.
Au Japon par exemple, la fabrication de véhicules serait responsable de 24% des émissions de gaz à effet de serre. Plus intéressant encore, les chercheurs japonais concluent que l’empreinte carbone des voitures immatriculées au Japon entre 1990 et 2016 aurait diminué de 30,7 millions de tonnes si elles étaient restées 10% plus longtemps sur la route avant d’être mises à la casse. Conclusion : la baisse de la cadence de fabrication de voitures compense les émissions de CO2 des voitures qui roulent.